Les patients retrouvent dans le jeu un parler vrai qui les étonne eux-mêmes. Le co-thérapeute lui aussi s’aperçoit qu’il peut dire au psychodrame des choses inaudibles autrement. Il n’y a aucune limite au jeu : on peut tout jouer au psychodrame. La seule règle impérative étant le « comme si », le « faire semblant », à condition d’ailleurs que ce «comme si» et ce «faire semblant» aient l’accent du véridique et que le patient y adhère.
Grâce aux trouvailles de la spontanéité, celle qui appartient au patient comme celle qui lui est prêtée, avec le soutien de l’équipe et le savoir-faire du meneur de jeu, le patient peut reconnaître ses défenses, nommer ce qui le met hors-jeu dans sa relation aux autres.
L’utilisation de personnages fictifs intermédiaires permet d’alléger la relation duelle entre le patient et le thérapeute et de favoriser le jeu psychique. Par la création d’un monde imaginaire, d’un monde de roman, le jeu permet de figurer des représentations psychiques et des affects, tout en contenant les mouvements destructeurs qui pourraient y être associés et qui sont souvent à l’origine de la demande de traitement.
L’enjeu pour le patient est la rencontre de sa propre réalité psychique et l’émergence de sa subjectivité.
A la différence de certaines autres thérapies actuelles, ce dispositif ne prétend pas apporter de solution miraculeusement rapide. Comme toute démarche analytique, un certain temps de travail psychique est nécessaire. La durée du traitement varie ainsi de quelques semaines à quelques mois. Cette expérience permet parfois l’engagement d’un travail analytique dans un cadre plus traditionnel. Elle permet aussi d’accroître l’efficacité d’une psychothérapie plus classique quand elle lui est associée.
Pour aller plus loin dans la découverte des bénéfices du Psychodrame Psychanalytique Individuel et des liens qui peuvent mener « du psychodrame individuel à la psychanalyse », nous vous suggérons de vous référer à l’ouvrage collectif « Jouer pour de vrai » rédigé sous la direction de Patrick Delaroche (2011), que vous pouvez trouver aux éditions ERES.